•  Déjà ! Déjà le mois de juillet et son cortège d'arbres en fruits, de ciel azuré et de chaleur estivale! Le mois de juillet est associé chez moi aux vacances à la mer Méditerranée que je passe d'habitude à cette période. Juillet me fait instantanément penser au sable qui creuse un lit de lumière crue sous mes pieds. Mais cette année, ce mois-ci , je le passe intégralement à Strasbourg. Une certaine nostalgie m'oppresse. Nostalgie de la mer et d'une certaine idée de l'infini qui jaillit lorsque la grande bleue se profile à l'horizon, s'imprime à l'aube dans le ciel. Lorsque la boule rose du soleil mord l'eau bleue et embrase mon âme, ma pensée la plus intime semble déjà amarrée à quelque voilier en partance.

     


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  •  Je me promenais avec mon petit ange Raphaël et nous avions décidé de prendre un peu l'air au parc. Le temps ensoleillé et chaud s'y prêtait. C'est au jardin botanique que nous avions finalement élu domicile pour quelques heures seulement. Nous nous étions installés près de l'érable du japon aux feuilles déjà dorées par le soleil. Tout près de nous, à notre droite, de grosses abeilles butinaient des primevères mauves tandis que l'on entendait le souffle léger des tournesols qui tournaient leur corolle d'or vers Hélios. Soleil aujourd'hui éblouissant dans l'azur de ces derniers jours du mois de juillet. On entendait également le coassement des grenouilles, le pépiement des moineaux vif-argent et plus loin, bien plus loin encore, le vrombissement des voitures alentour. Ce bruit paraissait étrange, presque irréel, dans ce lieu de recueillement qui nous semblait un véritable havre de paix et de verdure.

     


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  • Du quartier strasbourgeois de la Krutenau, je souhaitais marcher pour rejoindre les grands immeubles du Rond-point de l'esplanade. Marcher, marcher et encore marcher pour sentir la brise matinale me caresser le visage et m'apporter ce souffle d'air frais dont j'avais tant besoin.

    Pour traverser la place d'Athènes parsemée de jets d'eau, surplombée par l'imposante statue Athéna et l'édifice rouge et bleu, en demi-lune de la faculté de droit, je suis passée par bien des petits sentiers. Des chemins presque secrets, semés de verdure et de soleil.

    Quelques arbres remarquables ponctuaient ma promenade : un immense catalpa, aux larges feuilles et aux fruits en forme de longues gousses larmoyantes, me tendait les bras. Des hibiscus roses ou mauves, superbes et déhiscents, m'offraient leur corolle percée de leur pistil en forme de stylet. Et des érables, des saules pleureurs, des physalis continuaient d'agrémenter mon périple que jamais, ô grand jamais, je n'aurais voulu achever !

    Ce chemin, je le connaissais pour l'avoir déjà maintes fois parcouru mais c'est seulement maintenant que j'en mesurais toute la richesse et toute la luxuriance. Comme un être à part entière, un compagnon de route poignant et pathétique, chaque arbre rencontré semblait me réciter un poème gravé au creux de son écorce rugueuse. J'en prenais connaissance en m'approchant de leur tronc puissant : palimpseste ouvragé où apparaissaient quelques écritures curvilignes plissées par les ans. Des vers comme ceux de Mallarmé, Aragon et tant d'autres semblaient exposés, là, à la vue des oiseaux et des esprits vagabonds assoiffés de lumière et de savoir. Des poèmes à ciel ouvert en quelque sorte que je ne manquais pas de vouloir déchiffrer dans ma naïve et folle exubérance !

     


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  • Beauté incarnate du ciel lorsque le soir se teinte de ses oripeaux de soie rouge. L'on entend alors le chant doux de l'engoulevent au-dessus de la cime effarouchée des arbres. Vol d'oiseaux dont le froissement vaporeux résonne encore doucement à mes oreilles, tandis qu'une cigogne, gracile dans le soleil rosé crépusculaire, nous regarde de ses yeux noirs baignés de larmes. Juchée sur ses fragiles échasses, elle scintille alors, danseuse délicate au milieu de meules de blé, comme un roseau frêle sur un lac bleu semé d'ocelles et de silence.

     


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  •  Hier après-midi, au parc des Contades, perçaient ça et là quelques roses saupoudrées de lumière. Les grands noyers d'Amérique leur portaient de l'ombre, les sectionnant en rondelles de soie bleue ou mauve selon l'inclinaison solaire. Parfois, au contraire, les fleurs se paraient de teintes presque rougeoyantes, surtout, lorsqu'elles se frottaient à la paroi vive de la haie de troènes, semés de sequins d'or que le soleil laissait tomber en s'imprégnant de soir.

     


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