• Fleurs au bord de l'eau

    Un certain dimanche du mois de juin, j'étais confortablement installée avec le petit Raphaël au café Rive gauche, non loin de la gare. Le soleil paradait dans le ciel, illuminant l'église Saint-Pierre le vieux. Juste en face de moi, l'édifice de grés rose me lançait ses myriades de rayons rougeoyants qui s'en allaient mourir lentement sur le cours d'eau de l'Ill, semé de ricochets géants. Pendant que mon petit ange dormait dans sa poussette, je fermais à demi les yeux, espérant capter cette belle lumière effarouchée du jour, presque vibratile sous les frondaisons des arbres. A côté du flamboyant édifice de pierre rouge, je regardais les roses stoïques au bord de la rivière se figer subitement dans une immobilité de cire. Et il me semblait que j'étais comme ces fleurs fragiles laissées-là au bord de l'eau, éprouvant, comme elles, ce si fort sentiment de déréliction.

     


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :