• Ce matin, en longeant le quai des Bateliers à Strasbourg, j'ai pu apercevoir la silhouette crénelée, infime de la cathédrale: Effigie de dentelle encore rougeoyante à l'aurore, percée d'ouvertures comme d'augustes jalousies, comme d'immenses fenêtres dans le ciel solitaire.

    J'aurais pu la toucher de mes mains, la sculpter, cette cathédrale de sable. On dirait parfois qu'elle s'effrite, qu'elle poudroie dans l'eau bleue du ciel. Ce matin, encore, j'avais l'impression que j'aurais pu passer mes doigts encore roses d'aube entre ses parois de pierre ciselées par la lumière du jour, entre ses parois de pierre tatouées, trouées du soleil doux de septembre.

    J'aurais pu l'emporter comme un bibelot de sable, un dé à coudre ajusté à mon doigt, comme un minuscule édifice de pierre, navire en miniature, poreux à mon regard.

    J'aurais pu la poser, aussi, au creux de la paume de ma main comme un rubis blessé si friable. Et les feuilles d'or tombées de l'arbre auraient poussé à nouveau dans les rainures de mes veines, auraient recouvert cette cathédrale de sable en miniature, l'auraient abritée de la suie du silence, des corps blessés des moineaux. Leurs plumes d'or, froissées, dressées sous la lumière orange, pareilles aux étoiles brûlées d'une nuit d'eau.


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  • Le soleil luit, ruisselle doucement sur le ciel bleu infini. L'azur se raie de rose ou de nacre par endroits, lorsque la trace d'un oiseau y a creusé un sillon de lumière et d'argent.

    J'aime ces matinées de silence où je crois entendre la rumeur du monde . J'aime ces journées de solitude à peine constellées de nuages. Je contemple intensément l'azur et ce carré de mosaïque bleue me repose, m'instille quelques perles de sérénité au fond de moi.


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