• Du café de la paix, où je suis installée, je vois le ciel gris au dehors. Un ciel gris et chaud d'été qui caresse nos têtes en même temps que le faîte verdâtre des arbres comme suspendus en l'air : funambules feuillus promis au vent.

    En face de moi, sur la terrasse, une mère allaite son enfant. C'est émouvant. La mère est jeune et belle et l'enfant respire l'aube ou bien l'aurore, le vol d'oiseaux froissés au dessus de la mer qu'il me semble entendre chuchoter à l'oreille. C'est la mer, toujours la mer qui me fait divaguer, même dans ce café éminemment urbain!


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  • Ce matin, le soleil luminescent brille au-dessus de nous et c'est tellement agréable de pouvoir regarder ce ciel crénelé où perce, en filigrane, mais si majestueuse, la silhouette de grés rouge de la cathédrale. Des centaines d'oiseaux noirs s'y pressent en bande, effectuant autour de l'édifice et dans les brumes roses déliquescentes une authentique et joyeuse farandole. Sont-ce des oiseaux migrateurs qui, happés par le parfum des bourgeons turgescents sur les arbres, reviennent au bercail? Je n'en sais rien. Mais ce que je ne manque pas de remarquer c'est l'esthétique de la calligraphie qu'ils tracent dans le ciel. Purement innocemment? On dirait bien car ce mouvement simultané de leurs ailes, de leur corps gracile ne semble pas conscient mais bien mû par une danse somnambule exécutée en état d'hypnose, en plein rêve éveillé, en quelque sorte, et ce, pour le plus grand plaisir de leurs spectateurs ébahis, émerveillés.

     

     


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  •  Alors que je cherchais à atteindre l'allée Jean Sébastien Bach à Strasbourg, je me suis fourvoyée dans le quartier résidentiel du Bon Pasteur : joli petit endroit bordé de bassins d'eau, de venelles, de charmantes petites tonnelles ombragées de verdure où les maisons blanches scintillent comme des photophores immenses, des phares blancs maritimes.

    Comme des amers qui surplomberaient cette mer végétale et auxquels je voudrais me raccrocher- moi vagabonde à la dérive- ces petites constructions de nacre, comme peintes à la chaux vive de l'été, miroitent au soleil de cette radieuse journée. Je paresserais ainsi des heures durant dans ce petit havre de paix, comme une lézarde béate et endormie, attendant que monte le parfum de la nuit et que survienne au petit matin la douce reptation de l'aurore.

     

     


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  •  Dehors, la nuit violette inonde le ciel et perle sur l’asphalte. Quelques chats errants rôdent aux alentours des immeubles du boulevard d’Anvers. Quelques corbeaux de soie noire dorment dans leur nid de paille sèche. Et moi, je rêve à d’autres horizons, ceux plus cuivrés de la lueur du jour, ceux embrasés par la mer et la lumière de l’aube. J’aime pourtant la nuit, ces heures tardives où l’on aime se calfeutrer dans les alcôves des maisons, sentir le velours de cette chape d’ombre qui emplit l’atmosphère. J’aime ce silence nocturne, où l’on n’entend que le cri des noctules au loin, le doux vrombissement des rares voitures sur le bitume écartelé de notre soir.

     


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  •  Il est déjà tard ce soir et je ne sais pourquoi, j'ai eu envie d'écrire sur mon blog si longtemps délaissé. J'aime bien ce moment-là, quand les enfants sont enfin tous couchés que nous n'entendons pas même une mouche voler si ce n'est le crissement du crayon à papier de mon cher et tendre sur sa feuille blanche pour tracer quelques formules mathématiques. De mon côté, j'entends le doux vrombissement de l'ordinateur, le froissement de mes feuilles volantes qui semblent se réveiller, bruire, et presque chanter à la nuit tombée. Mais je suis la seule à pouvoir véritablement entendre cette étrange mélodie comme une musique totalement subjective, intérieure à mon être, peut-être tout simplement surréaliste.

     


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